La catéchèse adaptée
Le diocèse d’Orléans œuvre pour que chacun, quelle que soit sa situation, puisse rejoindre le Christ.
Emilie Wengler (EM), déléguée pour la catéchèse adaptée, et une maman de deux enfants handicapés (XX) témoignent.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la catéchèse adaptée ?
EM : La catéchèse adaptée, aussi appelée PCS (Pédagogie Catéchétique Spécialisée), s’adresse aux personnes qui ont un handicap, une maladie ou des difficultés particulières. Elle a été créée en 1959 par les évêques de France, et aujourd’hui, la plupart des diocèses ont une personne ou une équipe dédiée à cette mission. Notre diocèse n’y fait pas exception, et je suis heureuse de contribuer à ce que le Christ puisse rejoindre tous les enfants qui souhaitent le rencontrer, avec handicap ou non !
Concrètement, je réponds aux demandes des familles, des catéchistes, des prêtres, afin de les aider à trouver la manière la plus juste pour que l’enfant puisse être catéchisé, et se préparer à recevoir un sacrement s’il le souhaite. Souvent, il est possible de proposer une intégration au sein du groupe de caté déjà existant, moyennant quelques adaptations (humaines, matérielles…) ; parfois, l’intégration dans un groupe n’est pas possible, et nous organisons des séances spécifiques avec un catéchiste qui s’adaptera aux possibilités de l’enfant.
Peut-on parler d’une pédagogie catéchétique adaptée ?
EM :Effectivement, comme son nom l’indique, c’est bien la pédagogie qui s’adapte, qui s’ajuste aux personnes. La catéchèse est la même pour tous !
Mais au-delà des outils, tout l’enjeu est de trouver comment « mettre quelqu’un non seulement en contact mais en communion, en intimité avec Jésus Christ. » (Jean-Paul II, exhortation apostolique sur la catéchèse, 1979). D’ailleurs, dans le Directoire pour la Catéchèse (2020), il est écrit : « (270) Les personnes handicapées sont appelées à la plénitude de la vie sacramentelle, même en présence de troubles graves. […]. »
Nous avons eu l’occasion d’accompagner plusieurs jeunes polyhandicapés, dans leur première des communions : nous avons cherché avec le prêtre et la famille, quel geste serait possible lorsque la déglutition n’est pas possible : un geste qui fasse sens, qui dise la proximité de Jésus Eucharistie, et qui soit facilement reproductible pour les communions suivantes.
Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager en faveur de la catéchèse adaptée ?
XX : Ce fut d’abord un besoin lié à nos évènements familiaux douloureux. A la naissance prématurée de nos jumeaux, Jules a été rappelé par le Père à 1 jour de vie, alors même que son frère avait grand besoin de moi, ainsi que notre fils aîné… Je ne comprenais plus le sens de la vie, j’ai dû réinterroger mes valeurs catholiques.
Puis, le handicap de mes deux garçons s’est révélé (déficience intellectuelle) et là, je me suis demandée comment un parcours dans la Foi allait être possible pour eux. Afin qu’ils soient éclairés et entourés, j’ai contacté la responsable de la catéchèse du diocèse qui m’a orientée vers une catéchiste spécialisée. Grâce à des séances adaptées, ils ont reçu un enseignement qui leur convient et ont fait leur 1ère communion et leur confirmation.
Aujourd’hui, les garçons y trouvent du sens, s’adressent à Jésus facilement. C’est une aide pour eux et je suis heureuse qu’ils s’élèvent dans leur Foi. Bien souvent, ces enfants en situation de handicap, de par leur sensibilité, portent naturellement cette foi en eux et il suffit juste de leur ouvrir la porte. C’est alors nous qui en sommes les témoins, si toutefois nous leur permettons d’exprimer simplement leur Foi.
Dans les années qui viennent quels sont vos projets ?
EM : Que le message passe : tout enfant peut être catéchisé, même s’il est porteur de handicap !
catecheseadaptee@loiretcatholique.fr
